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aux campagnes de confiscation et de répression, soit aux constructions de chemins de fer. Ces crédits exceptionnels, quoique usuels, atteignent parfois, pour les guerres lointaines, des totaux énormes. La part contributive de l’Allemagne au refoulement des Boxers de Chine, en 1900, est minime — 16 millions, — à côté des dépenses du corps d’armée dépêché contre les Herreros. On estime que le trésor impérial n’aura guère décaissé moins de 200 millions, pour assurer l’écrasement de ces tribus peu nombreuses, et l’occupation définitive d’un plateau désertique et sans importance agricole ou minière…

En somme, quel que soit le pays envisagé, le colonialisme est un système d’expansion commerciale extrêmement onéreux. Par lui-même, comme par les répercussions qu’il exerce fatalement sur les dotations militaires ou sur la dette publique, il a concouru, dans une large mesure, à accroître la détresse financière des États modernes. Sans exagération, il est permis de dénoncer, en lui, un des instruments de ruine des puissances européennes.