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le savoir, si l’on voulait dresser exactement le bilan du colonialisme, et la recherche pourrait se poursuivre à l’infini, si bien que le coût de l’expansion asiatique ou africaine apparaît illimité pour la France comme pour l’Angleterre.

Mais ces deux pays sont de vieilles puissances coloniales : vieille puissance coloniale aussi la Russie, qui vient de sacrifier des sommes énormes pour perdre finalement le sceptre de l’Extrême-Orient. Pour conclure, nous envisagerons le cas d’une jeune puissance mondiale, qui s’est jetée, il y a quelques années seulement, dans la carrière, et qui n’en est pas moins entraînée déjà aux sacrifices pécuniaires les moins négligeables.

En dix exercices, l’Allemagne a porté son budget des protectorats à 48 millions. C’est un fort beau chiffre, si l’on tient compte du peu de valeur et du peu de rendement commercial des territoires occupés. Là-dessus, l’Afrique orientale prélève 13 millions ; Kiao-Tchéou, 16 millions 1/2 ; le Cameroun, 5 millions ; le Togoland, 2 millions ; l’Afrique sud-occidentale, 11 millions ; la Nouvelle-Guinée, 1 million 1/2, les Carolines et les Samoa, de 1 million 1/4 à 1 million 1/2.

Mais quelque raisonnable que soit ce bilan, qui eût fait frémir le prince de Bismarck en 1885, il ne représente pas tout l’effort financier donné par les Allemands pour l’entretien ou l’extension de leurs dépendances. Eux aussi ont en permanence, ou peu s’en faut, un budget colonial extraordinaire, qui est destiné à parer soit