parfois par des actes. L’Indo-Chine, qui avait semblé s’assoupir, après la capture des derniers pirates, (on appelait souvent ainsi des hommes dont on glorifierait ailleurs le patriotisme), s’est réveillée à la fin de l’administration de M. Doumer. Plus loin, nous aurons à envisager les raisons de désaffection que les indigènes puisent dans le régime en vigueur. Pour l’instant, il nous suffira de dire que les victoires japonaises ont suscité un intérêt, tout naturel au surplus, parmi les populations indo-chinoises, et si celles-ci n’étaient pas surveillées par une armée de 34,000 hommes, il est vraisemblable qu’elles auraient fait bon marché de la souveraineté française.
Ainsi partout, dans l’empire colonial de la République, c’est la force armée qui reste le support de l’autorité. L’Algérie, qui a déjà profité des désordres de 1870-71 pour s’insurger, et où des ferments de troubles subsistent toujours, (témoin l’incident tragique de Margueritte), n’est contenue que par la présence de divisions à effectif complet. Le Soudan n’a été dominé que par des répressions successives, et l’on ne saurait même dire que la sécurité y règne réellement. Des années et des années s’écouleront encore, avant que le joug de la France y soit toléré. Les nègres ne cèdent ni à l’influence de la civilisation supérieure, dont ils n’ont cure, ni aux protestations humanitaires, dont ils ont trop de motifs de se défier : ils s’inclinent devant la puissance des fusils et des canons, quittes à retarder leur révolte jusqu’au