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les Anglais ont organisé des milices qui, au premier signal de révolte, sévissent sans pitié. La répression des Matébelés, dans l’Afrique australe, qui précéda presque immédiatement la guerre des Boers, est demeurée comme un sinistre exemple.

À vrai dire, il n’est pas une nation blanche qui, à un moment quelconque, puisse saluer la pacification intégrale de son domaine. Pour s’en tenir aux faits les plus récents de notre histoire coloniale, — à ceux de l’année 1905, il est indéniable que des rébellions graves se sont produites à Madagascar et dans l’indo-Chine.

Dans la grande île de l’Océan Indien, le soulèvement de la province de Faranfagana, qu’on a essayé de dérober d’abord à la connaissance du public, a nécessité un réel effort militaire. Des officiers et des miliciens ont été tués ; des résidents européens assassinés ou menacés ; en revanche, les colonnes expéditionnaires ont brûlé de nombreux villages. Du même coup est apparue la fragilité de l’œuvre du général Galliéni, que d’aucuns présentaient comme le type du colonisateur humain et pacifique, et dont on vantait sans mesure la haute tolérance.

Les premiers mois de cette année ont été aussi marqués par des incidents assez caractéristiques au Tonkin, dans l’Annam, et jusqu’au Cambodge et en Cochinchine, occupés de plus longue date pourtant. Aux environs de Saïgon, une véritable bataille a été livrée à une bande d’agitateurs. Tout près d’Hanoï, on a dénoncé la propagande anti-française qui s’est traduite