aux blancs et négocié des pactes d’amitié avec les chefs de missions, c’est qu’elles n’avaient pas encore entendu parler des puissances européennes, et qu’elles se méprenaient sur leurs intentions. La révolte a toujours suivi, à brève échéance, la signature de ces contrats de vassalité — au Congo, par exemple ; et le récit des pillages et des exécutions, qu’ordonnaient les fonctionnaires nouveaux, se répandait assez vite pour que la cordialité des tribus se changeât en férocité.
Les gouvernements appellent généralement pénétration pacifique une entreprise qui tend à exploiter un territoire, sans recours immédiat aux armes. Mais le caractère de la tentative ne tarde pas à changer et nécessairement ; ou bien les indigènes commettent des meurtres, molestent les personnes et attaquent les propriétés, et alors il semble qu’il y ait légitime défense, et que la répression soit de rigueur. Ou bien les aggravations de charges fiscales, les appels de corvéables, les avanies de toute nature qui sont infligées aux natifs, surexcitent leur colère et les rassemblent en un groupement unique, qui déclare l’insurrection. Si la conquête violente ne précède pas toujours la proclamation de la souveraineté, elle accompagne presque obligatoirement toute main-mise européenne.
Et comment en serait-il autrement ? Pourquoi les blancs, qui portent si haut la fierté nationale, — qui enseignent dans leurs écoles l’inévitable antagonisme des sociétés humaines, — qui