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dans les dernières années, les intentions du gouvernement impérial. La Corée eût été, à son tour, assujettie, Pékin et Tientsin menacées, si les armées et les escadres japonaises n’avaient déterminé une catastrophe et refoulé la domination russe.


L’Allemagne est une des plus jeunes puissances coloniales, et d’ailleurs, trop tard venue, elle n’a guère fait fortune dans la carrière. C’est avec appréhension, avec réserve que ses pouvoirs publics abordèrent une entreprise, dont, à l’origine, ils contestaient l’opportunité. Avant de seconder les compagnies de commerce fondées à Hambourg, à Lubeck ou à Brême, Bismarck tenta de dégager l’État de toute solidarité. Par la force même des événements, il fut entraîné à favoriser cette expansion, et ses successeurs, dociles à la politique mondiale de Guillaume II, n’ont reculé devant aucun sacrifice pour accroître les possessions exotiques.

Les dépendances allemandes comprennent présentement : sur la côte occidentale d’Afrique, le Togoland (1884, 2 1/2 millions d’habitants), et le Cameroun (1884, 3 1/2 millions d’habitants), le Sud-Ouest-Africain (1884-1890, 200,000 habitants) ; sur le littoral de l’est, l’Afrique orientale (1885-1890, 8 millions d’habitants) ; en Chine, l’enclave de Kiao-Tchéou (1897, 60,000 habitants), qui devait être un grand foyer d’activité politique et économique ; en Océanie, l’archipel Bismarck et les îles Sa-