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kestan, celle d’Aulié-Ata, et finalement celle de Tchemkend (1864), tombent entre les mains des Russes. L’élan est donné : Tchernaïef enlève Tachkend, en 1865, et Romanowski, Khodjend, en 1866. Kaufmann, deux ans plus tard, entre dans Samarcand ; le khanat de Khokand et le khanat de Khiva se reconnaissent vassaux. La dernière résistance des Turcomans est brisée par Skobelef, à Geop-Tepe, en 1881. On sait comment, dans les vingt dernières années, le cabinet de Pétersbourg a essayé de tirer parti du Turkestan, en développant ses ressources économiques, et en le reliant à l’Europe par une voie ferrée.

À l’heure où Nicolas Ier lançait ses premières colonnes sur les khanats, il ordonnait l’annexion intégrale du Caucase. Ce programme ne fut réalisé qu’après une guerre de destruction implacable contre le célèbre Chamyl (1859).

Mais c’est surtout vers la Chine septentrionale, que la Russie officielle tournait ses regards. De la construction de Nicolaievsk, à l’embouchure de l’Amour, et du traité d’Aigoun, qui assure à la Sibérie un débouché sur le Pacifique (1858), jusqu’aux événements récents, une pensée assez cohérente et logique a dominé l’action des tsars. Il s’agissait, pour eux, de saisir l’hégémonie de l’Extrême-Orient. La main-mise sur Port-Arthur, après la guerre sino-japonaise ; l’établissement d’une souveraineté déguisée, mais réelle, sur la Mandchourie ; l’achèvement rapide du Transsibérien et du Transmandchourien, marquèrent,