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a été de tous les jours, et c’est par une succession de raids souvent inconnus du pays et des Chambres (qui étaient appelées, après coup, à voter les crédits nécessaires), qu’étaient comblées les lacunes, et arrondis les contours de ce domaine africain. Pour prendre un exemple, le plus significatif de tous, l’expansion soudanaise a duré treize années sans interruption.

Madagascar, que sa position insulaire a défendue quelque peu contre une annexion hâtive, mais sur laquelle la France avait jeté de longue date son dévolu, a été définitivement assujettie en 1896. On estime sa population à 2 millions 1/2 d’habitants. Elle est devenue comme le noyau d’un groupe insulaire, qui comprend la Réunion, les Comores et Mayotte.

L’empire Indo-Chinois de la République le cède à peine, en importance, à son empire d’Afrique. Napoléon III avait occupé la Cochinchine et obtenu le protectorat du Cambodge, léguant au régime, qui lui succéderait, 3 millions de sujets jaunes. L’acquisition du Tonkin, de l’Annam et du Laos, (1884-1885, et conventions ultérieures), a porté cet effectif à plus de 18 millions.

Les ambitions des coloniaux français ne sont pas encore satisfaites. Ils espèrent qu’avant longtemps le Maroc sera réduit au sort de la Tunisie ; c’est avec peine qu’ils ont dû abandonner à l’Italie l’expectative de la Tripolitaine ; c’est avec douleur qu’ils ont enregistré les victoires terrestres et navales du Japon, qui dérobent pour toujours à leurs convoitises