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demeuré plutôt théorique, — la Nouvelle-Calédonie, quelques îles d’Océanie, le Cambodge et la Cochinchine, le Sénégal, soit un peu plus de 9 millions d’âmes.

À l’heure actuelle, on évalue à près de 52 millions le total de ses ressortissants exotiques. Elle a constitué un vaste domaine en Afrique, de la Tunisie au Fouta-D’jallon, au Congo, et au Tchad. Tandis que l’Angleterre s’étendait sur le continent noir, en suivant la direction du nord au sud et celle du sud au nord, de façon à relier Alexandrie aux grands lacs et les grands lacs au Cap, la France s’attachait à saisir toute la partie massive de l’ouest. Elle n’a pas réussi complètement à appliquer ce programme, parce qu’elle a eu à compter avec le Royaume-Uni d’abord, puis avec l’Allemagne, et avec l’État-Indépendant, dont le roi des Belges est le chef ; mais elle a annexé déjà un champ immense, dont la population monte au moins à 30 millions d’unités. Certains de ses dirigeants avaient fait le rêve de joindre la mer Rouge à l’Atlantique, Saint-Louis à Djibouti, et l’expédition fameuse du commandant Marchand parut inspirée par cette idée. Or, l’on sait comment l’impérialisme français dut reculer, à Fachoda, devant l’impérialisme britannique : Djibouti est restée isolée sur le littoral de l’est. Si l’on énumère chronologiquement les conquêtes de la France dans l’Afrique occidentale, on obtient la série suivante : la Tunisie (1880), le Soudan (1880-1893), le Congo (1884), le Dahomey (1893), mais en réalité la conquête