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CHAPITRE VIII

LE COLONIALISME ET LA RÉVOLUTION MONDIALE


Nous touchons au point le plus important de cette étude. Quels sont les effets du colonialisme sur la structure sociale ? Quelles sont les conséquences qu’offre son développement continu, pour les prolétariats nationaux, et pour la classe ouvrière, envisagée universellement ? Quelle est sa contribution au processus de l’État capitaliste, et par suite quelle attitude les travailleurs organisés adopteront-ils à son égard ? Tous ces problèmes sont connexes. En réalité, ils ne forment qu’une seule et même question d’intérêt primordial.

Les apôtres à outrance de l’expansion exotique, les champions de l’impérialisme, se sont attachés à démontrer que toute conquête d’un domaine nouveau, en amenant de nouvelles couches de consommateurs, ou en apportant des matières brutes à une industrie nouvelle, tendait à améliorer le sort des salariés. On a fait valoir longtemps, à l’appui de cette thèse, la condition de l’ouvrier qualifié d’Outre-Manche, dont la paie quotidienne dépassait de beaucoup celle du Belge, du Français ou de l’Allemand. On tirait argument du prodigieux tribut que