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du domaine du souvenir, car il était encore dans le ravissement que lui avait procuré la nuit passée avec sa nouvelle épouse, dont il prononçait tout bas le nom avec autant d’amour que jusqu’alors celui de la fille du duc de Boulimie.

— Et moi, disait-il, qui croyais ne pouvoir jamais oublier ma première maîtresse ! Je vois bien que je me faisais des illusions…



Il la trouva belle et désirable
(page 37).

Il venait ainsi de lui-même là où on le voulait amener.

Acceptant complètement son rôle, il avait revêtu les vêtements de femme qui étaient préparés pour lui. Une fois pour toutes, il avait fait dire qu’il se passerait pour s’habiller de l’aide des dames de sa cour, ce qui surprit bien un peu celles-ci parce que cela était contraire aux usages. Mais on ne pouvait que s’incliner devant les désirs de la reine.

Radegonde fut donc reçue par la reine Yolande revêtue d’une riche robe d’intérieur.

— J’ai vu le roi, dit-elle. Vous n’avez pas trompé son attente. Et je suis heureuse, moi aussi, d’avoir consenti à cette union.

Vous êtes maintenant dépositaire du plus redoutable des secrets d’État. Je pense que votre amour pour ma fille n’est pas un sentiment de simple déférence à son égard et qu’après l’avoir possédée, vous oublierez tout ce qui n’est pas elle.

— Madame, répondit Hector, je ne veux pas vous mentir. Mais après le bonheur que j’ai éprouvé auprès de la princesse Églantine, je ne peux plus penser à aucune autre femme. Vous aviez raison, elle a effacé en moi le souvenir de sa cousine, qui ne m’est plus et ne me sera plus jamais rien.

— Puissiez-vous être sincère pour notre bonheur à tous, répondit la reine, qui laissa Hector-Yolande, à laquelle à son tour les courtisans venaient adresser leurs compliments.

Dans le couvent des Puritaines cependant, la belle Séraphine se désespérait.