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La reine-mère vint bientôt le rejoindre, et elle éloigna les dames de la cour, en les priant de la laisser seule avec l’épouse de son fils.

Elle ouvrit alors un placard secret dont elle remit la clé à Hector.

— Vous trouverez, lui dit-elle, chaque soir des vêtements d’homme. Vous pouvez les prendre. Je vous le demande même. Attendez-moi ici. Je vais dans une heure venir vous rechercher.

Le fils du sénéchal était bien aise de troquer sa robe contre des habits de son sexe. Aussi s’empressa-t-il de le faire.

— Ah ! dit-il, je me sens mieux ainsi. Mais pourquoi diantre la reine-mère va-t-elle revenir me chercher. C’est peut-être pour me conduire vers la princesse dont elle m’a parlé.

De nouveau, il conçut l’espoir que cette princesse pouvait être sa bien-aimée Séraphine. Mais il n’osait y croire.

La reine Radegonde avait dit une heure, mais le temps parut beaucoup plus long à Hector.

Enfin une porte dissimulée s’ouvrit, et la mère du roi reparut.

— Venez, dit-elle.

Le jeune gentilhomme suivit la souveraine, qui le conduisit à une chambre ignorée de lui.

Elle y pénétra la première, puis dit à Hector :

— Entrez, messire…

Le fils du sénéchal sentit son cœur battre bien fort lorsqu’il franchit le seuil de cette chambre mystérieuse.

Il n’y avait personne. Pourtant, le grand lit recouvert d’un dais orné d’un écusson aux armes royales était défait, tout prêt pour ceux qui devaient s’y coucher. Deux oreillers y étaient disposés…

— Voici, dit Radegonde, la couche où vous passerez la nuit en compagnie de celle que vous pouvez appeler votre femme. Elle va venir, dès que je serai sortie. J’espère que vous lui ferez honneur et qu’elle effacera en vous l’image de toute autre.

Ayant prononcé ces paroles, la reine-mère se retira.

Alors, une tapisserie se souleva et une jeune femme apparut.

Celle qui s’avançait au-devant d’Hector était vêtue d’une robe de mariée, avec un long voile blanc, et une couronne était posée sur sa tête. Ce n’était pas la princesse Séraphine, mais le jeune homme fut bien obligé de reconnaître qu’elle était merveilleusement jolie.

Elle était brune et son épaisse chevelure relevée sur la tête en une lourde torsade encadrait un visage d’une grande