droits légalement reconnus et élue par la totalité des ouvriers. Cette classe intermédiaire serait le corps des prud’hommes.
Nous voudrions qu’annuellement tous les travailleurs ou prolétaires s’assemblassent dans les communes, pour procéder à l’élection de leurs représentans ou prud’hommes, à raison d’un prud’homme pour dix ouvriers. La bonne conduite serait la seule condition d’éligibilité. Tout chef de fabrique ou de ferme, tout entrepreneur quelconque serait obligé par une loi, dès qu’il emploierait plus de dix ouvriers, d’avoir un prud’homme pour les diriger, et de lui donner un salaire double de celui des simples ouvriers.
Ces prud’hommes rempliraient dans la classe ouvrière le même rôle que les sous-officiers remplissent dans l’armée. Ils formeraient le premier degré de la hiérarchie sociale, stimulant la louable ambition de tous, en leur montrant une récompense facile à obtenir. Relevés à leurs propres yeux par les devoirs mêmes qu’ils auraient à remplir, ils seraient forcés de donner l’exem-