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l’âge le plus tendre, reçoit au foyer de la famille, distingue-t-on, comme on le faisait dès l’antiquité, trois sortes d’éducation bien caractérisées : l’éducation primaire, l’éducation secondaire, l’éducation supérieure. L’éducation primaire pourrait encore s’appeler populaire : c’est celle qui convient à tout homme dans tous les états, et sans laquelle, de nos jours surtout, on ne saurait sans difficulté trouver le chemin de la fortune et remplir efficacement tous ses devoirs de citoyen. L’éducation secondaire ajoute à la précédente un degré de culture intellectuelle que l’on remarque dans la classe moyenne et bourgeoise ; culture qui s’acquiert dans les collèges, les académies, et qui tient le milieu entre l’instruction populaire et l’instruction supérieure. Avec celle-ci l’homme s’élève, dans l’échelle des connaissances, jusqu’à ce degré de savoir, de généralisation et de compréhension, qui est le propre des classes dirigeantes de la société. C’est cette instruction que dispensent les instituts de haute éducation, les établissements littéraires et scientifiques qui, dans tous les pays, sont à la tête du mouvement intellectuel, et, par les hommes qu’ils forment, par l’influence doctrinale qu’ils exercent, président aux destinées des nations.

L’éducation à triple degré, que nous venons de décrire, présente un caractère général ; elle répond confusément au rôle respectif des trois classes sociales qui forment comme l’organisme et la hiérarchie de chaque peuple. Sur ces bases communes vient s’ajouter et se superposer l’éducation spéciale, l’éducation technique et professionnelle, qui dans les différentes carrières ouvertes par les sciences, les arts, l’industrie, les métiers, met l’homme en mesure de mener une existence honorable, de pourvoir à sa subsistance et de servir noblement, quoique diversement, son pays. L’avenir des nations dépend donc à peu près entièrement des forces éducatrices dont elles disposent et de l’orientation qu’elles savent leur donner. « C’est l’éducation qui fait la grandeur des peuplef et maintient leur splendeur, qui prévient leur décadence