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tous par les services qu’il rendit à la cause de l’enseignement secondaire et supérieur, Théodulfe, évêque d’Orléans, fut un de ceux qui propagèrent avec le plus de zèle l’instruction populaire. Non seulement il s’efforça d’inspirer à ses clercs l’amour de l’étude, mais « il ordonna que les curés et les autres prêtres tiendraient des écoles dans les bourgs et les villages où les fidèles enverraient leurs enfants, à qui l’on enseignerait les lettres avec toute sorte de charité . » D’autres évêques s’approprièrent les prescriptions de Théodulfe et les communiquèrent à leur clergé .

On peut donc distinguer, sous le règne de Charlemagne, quatre sortes d’écoles créées ou sauvées de la ruine et rendues florissantes par l’impulsion et les encouragements que l’Eglise et l’Etat surent leur donner : les écoles impériales dues à l’initiative et aux libéralités du souverain ; les écoles épiscopales attachées (comme nous l’avons vu précédemment) aux évêchés ou aux cathédrales ; les écoles monacales nées à l’ombre des cloîtres et soutenues et dirigées, avec tout le dévouement que donne la vertu, par les moines et les vierges consacrées à Dieu ; enfin les écoles presbytérales et paroissiales fondées çà et là dans les localités même les moins riches et les plus éloignées des agglomérations urbaines.

Ces divers centres d’étude destinés, les uns aux enfants, les autres aux adolescents, clercs ou laïques, dispensaient un enseignement assez borné, nous l’avouons , si on le compare aux progrès des âges postérieurs, suffisant néanmoins pour former des hommes de foi, des ministres dévoués de l’Eglise, des moines versés dans la science des saints, des citoyens de toutes classes attachés à leur religion et à leur patrie.

1—Ibid,

2—L’abbé Allain, L’instruction primaire en France avant la révolution, p. 24.

3 — L’amour de l’ancienne littérature classique n’avait pas péri. Mais « quoiqu’on lût Virgile, et sans doute plusieurs des autres auteurs de l’antiquité, l'on n'en tira pas tout le fruit qu'on devait naturellement en tirer » (Hist. litt., t. 17, p. 20).