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tagne et d’Irlande furent particulièrement célèbres. Dans le même monastère, il y en avait de deux sortes, les unes intérieures réservées aux moines eux-mêmes, les autres extérieures fréquentées par les jeunes gens du dehors. Les premières constituaient comme des scolasticats, où, depuis les éléments de la grammaire jusqu’à la doctrine des Pères de l’Eglise, la jeunesse appelée à la vie monacale recevait tout ce qui concourt à la formation requise par cet état. Les secondes ressemblaient plutôt à des collèges, collèges, il est vrai, assez rudimentaires, mais dans lesquels les principes de la foi chrétienne, pénétrant et dominant tout l’enseignement littéraire, tenaient la première place.

A l’exemple des moines, les vierges consacrées à Dieu se piquaient d’une noble émulation pour les lettres et faisaient de leurs monastères à la fois des foyers de piété et des centres d’étude pour les enfants de leur sexe .

Quelle qu’ait été, du reste, la valeur absolue de ces institutions, on ne saurait nier les services considérables, essentiels même, qu’elles rendirent à la cause de l’instruction publique et de la civilisation . M. Guizot, avec une probité historique qui l’honore, l’a hautement et éloquemment proclamé : « On peut, écrit-il4, le


pour aspirer à l’honneur de compter un jour parmi les fils de saint Colomban, les autres pour rentrer dans la vie séculière avec la renommée d’avoir puisé la connaissance des lettres divines et humaines dans un centre d’études si fameux.» (Les Moines d’Occident, t. II, p. 566, 4e éd.).

1 — Voir Most Rev. John Healy, Ireland’s ancrent schools and scholars, ouvrage de haut intérêt où l’auteur décrit l’état florissant des écoles monastiques de la celtique Erin — l’île des saints et des docteurs — depuis le temps de saint Patrice jusqu’à l’époque de l’invasion anglo-normande.

2 — Hist. litt., t. III, pp. 444-45.

3 — Là se formaient les missionnaires qui allaient ensuite porter aux nations barbares, avec les lumières de l’Evangile, la connaissance des lettres. Les peuples les plus farouches s’adoucirent, les esprits les plus grossiers s’humanisèrent. « Heureuse transformation, dont la principale gloire remonte originairement jusqu’à nos écoles ; puisque ce fut de là que vint à ces peuples la première lumière qui les éclaira, et que sortirent les grands hommes qui prirent soin de les instruire. » (Hist. litt., t. III, p. 449).

4 — Hist. de la civil. en France, t. I, p. 137.