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que les autres chanoines s’occupant du culte et de la louange de Dieu. Dans la pensée de l’Eglise, c’était une fonction également honorable, également méritoire, que d’adresser à Dieu la prière de l’homme, et de faire descendre par l’instruction, sur l’homme, sa petite créature, la lumière de Dieu.»

Dans les écoles épiscopales on donnait des leçons de grammaire, de dialectique, de rhétorique, de géométrie, d’arithmétique, d’astronomie, de musique parfois aussi de poétique ; après quoi, selon la capacité ou la vocation des élèves, on lisait et expliquait l’Ecriture sainte, les écrits des Pères et des autres écrivains ecclésiastiques2. Il est donc permis d’affirmer que les trois degrés d’enseignement s’y trouvaient, imparfaitement du moins, représentés. Et si, à cette époque (le sixième et le septième siècle) justement appelée époque d’ignorance et de barbarie, ces modestes institutions ne purent dissiper toutes les ténèbres, elles eurent, jusqu’à l’heure de leur trop prompte décadence, l’incontestable honneur d’offrir aux lettres et aux sciences un noble et utile refuge.

Cet honneur, du reste, elles le partagèrent avec les écoles claustrales contemporaines des premiers établissements monastiques en Occident.

Quand l’empire romain, en proie à une dissolution lente, croula enfin sous les coups répétés des barbares, Dieu, pour opérer l’œuvre immense de reconstruction d’où devait sortir la société chrétienne, se servit de deux grandes forces : les évêques et les moines.

C’est surtout au sixième siècle que les monastères, grâce à saint Benoît et à saint Colomban, commencèrent à se multiplier,

1 — Ce sont là les sept arts libéraux qui formèrent le p r o g r a m m e à peu près invariable des é t u d e s c l a s s i q u e s p e n d a n t u n e b o n n e partie du moyen âge. Ils étaient divisés en deux séries : la première, nommée le trivium, c o m p r e n a i t la g r a m m a i r e, la d i a l e c t i q u e , la r h é t o r i q u e ; la seconde, appelée le quadrivium, e m b r a s s a i t la g é o m é t r i e, l’ a r i t h m é t i q u e, l’ a s t r o n o m i e et la musique.

2— Hist. litt., t. III, p. 22 .