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CHAPITRE QUATRIÈME

L’ÉDUCATION ET JULIEN L’APOSTAT.

La conversion de Constantin et l’édit libérateur auquel elle donna lieu, en couvrant de l’égide des lois la liberté de l’enseignement, favorisèrent singulièrement parmi les chrétiens la culture des lettres et l’éclosion des grands génies qui illustrèrent cette belle période de la vie de l’Eglise. Sans doute les écoles libres étaient encore rares ; l’organisation qu’elles requièrent ne pouvait surgir instantanément de terre : ce devait être l’œuvre du temps. Mais déjà le christianisme prenait place dans l’enseignement public et officiel : il était maître de plusieurs établissements municipaux ; il comptait des représentants dans les institutions soutenues par le trésor impérial ; et là même où les chaires étaient encore occupées par des professeurs païens, les élèves chrétiens, de plus en plus nombreux, de plus en plus influents, créaient autour d’eux et jusque parmi la jeunesse infidèle une atmosphère de foi, de piété, d’honnêteté, qui constituait la meilleure apologie de la religion du Christ et de sa doctrine.

Cependant cette promiscuité d’étudiants païens et d’étudiants chrétiens, le contact dp ces derniers avec des maîtres célèbres, tout chargés d’érudition mythologique et fermement attachés aux vieilles traditions littéraires du paganisme, n’était pas sans danger. Athènes était alors une sorte de Paris moderne. Ses écoles rivalisaient avec celles d’Alexandrie, et attiraient vers elles une jeunesse disparate, accourue de tous les pays, issue de toutes les classes, professant toutes les croyances. Pendant que Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze s’y distinguaient entre tous, et que, unis par les liens de l’amitié la plus pure, ils puisaient