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vive, et ne tournait pas toujours à l’avantage des professeurs officiels *.

D’autre part, le vent de persécution qui s’éleva contre le christianisme naissant ne fut ni continu, ni toujours et partout d’une égale violence. C’est ainsi qu’au premier siècle, après la mort de Néron, «les chrétiens jouirent pendant plus de trente ans d’une paix profonde . » Puis éclata l’orage déchaîné par Domitien ; après quoi le célèbre rescrit de Trajan, prescrivant de ne pas rechercher les chrétiens, mais de punir ceux qui seraient dénoncés et convaincus, sans cependant tenir compte des libelles anonymes d’accusation, fixa pour tout le second siècle la jurisprudence relative au christianisme. Le troisième siècle, on le sait, s’écoula en alternatives contrastantes de guerre et de paix, de persécution ouverte et de tolérance plus ou moins favorable à la vie extérieure de l’Eglise.

C’est ce qui a fait dire à l’éminent écrivain français, si renseigné sur les origines chrétiennes, M. Paul Allard : « On se tromperait fort si l’on croyait que, pendant les trois siècles qui précédèrent le triomphe du christianisme dans l’Empire, les fidèles furent privés du droit ou des moyens d’enseigner. Quand un édit de persécution était promulgué, les professeurs chrétiens étaient sans doute exposés aux poursuites, comme la masse des adorateurs du Christ ; mais jamais une des lois dirigées contre la foi chrétienne ne contint, à l’adresse de ses adhérents, l’interdiction de tenir école. Pendant les années (fort nombreuses) où les chrétiens jouirent d’une paix au moins relative, la carrière de l’enseignement, soit public, soit libre, leur resta ouverte. »

Aussi l’histoire témoigne-t-elle qu’il y eut parmi eux des représentants des trois degrés d’enseignement, de l’enseignement primaire, de l’enseignement secondaire et de l’enseignement supérieur.


1 — Paul Allard, Julien l’Apostat, t. II, pp. 346-48 (2e éd.). 2 — De Eossi, Bollettino di archeologla cristiana, 1865, p. 95. 3 _ Ouv. cité, p. 349.