Page:Louis-Adolphe Paquet - Droit public de l'Église, 1909.pdf/23

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE TROISIÈME

L’ÉDUCATION AUX PREMIERS SIÈCLES DE L’ÉGLISE.

Tant que l’Eglise demeura confinée dans les catacombes et avant qu’elle eût conquis, par la conversion de Constantin, cette reconnaissance légale et cette haute situation sociale que lui assura l’édit de 313, elle ne put, on le comprend, déployer librement tout son zèle en faveur de l’instruction publique et populaire. Faudrait-il en conclure que, pendant cette première période, les chrétiens, désireux de faire instruire leurs enfants conformément à leurs croyances religieuses, n’aient eu d’autre ressource que l’éducation domestique ou encore celle dont les prêtres et de fervents néophytes pouvaient se faire les apôtres dans les salles souterraines fréquentées régulièrement par les fidèles ? Nous ne le croyons pas. Sans doute les catacombes servaient à la fois d’hypogées, de temples et d’écoles, et souvent la liberté, celle des pères de famille comme celle des pasteurs de l’Eglise, dut y chercher un abri contre les persécutions du dehors.

Toutefois n’oublions pas qu’à Rome, sous la République d’abord, puis sous l’Empire, l’éducation à tous ses degrés se donnait sans entraves. Il y eut bien, à partir du second siècle ou même des dernières années du premier, un haut enseignement officiel. Quelques empereurs établirent, aux frais du trésor public, des chaires de rhétorique et de philosophie, et plusieurs villes de province les imitèrent, fondant et dotant à leur tour des écoles de toute sorte. Mais cela ne pouvait arrêter les mouvements de l’enseignement libre. En face des écoles fondées par l’Etat ou par les villes, ouvrait qui voulait une école de philosophie, de rhétorique ou de grammaire. La concurrence était parfois très