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lard, l’explication de la Loi. De plus, tous les sept ans, alors que le peuple se trouvait rassemblé pour la fête des Tabernacles, le grand sacrificateur, montant sur un lieu élevé, devait lire et commenter, d’une voix assez haute pour être entendu de tous, les diverses ordonnances du Code divin

Ce système d’éducation juive basée sur la loi, et tendant à faire pénétrer dans tous les esprits une connaissance exacte de la législation religieuse et civile, des traditions historiques et nationales, était bien fait pour former des citoyens attachés au culte de Dieu et de leur pays.

Ce n’était cependant, au moins sous certains rapports, qu’une œuvre imparfaite, et il était réservé au Testament Nouveau, complément et perfectionnement de l’Ancien, de donner à l’éducation toute son ampleur et de lui assurer toute son efficacité. Nôtre-Seigneur lui imprime l’essor initial, lorsque, au cours de sa vie publique, il laisse déborder sur l’enfance les trésors de charité et de bienveillance dont son cœur est rempli. Beaucoup


1 — Deut. X X X I , 10-13—A c e t t e coutume se r a t t a c h e l’intéressant épisode d e la vie de l’Enfant-Dieu, p e r d u par ses p a r e n t s lors d ’ u n pèlerinage à J é r u s a l e m e t retrouvé au bout de trois jours sous les galeries du t e m p l e où l e s rabbins se t e n a i e n t pour enseigner. Assis au milieu des docteurs, dit l’Evangile (Luc. 11, 46-47), il les écoutait et il les interrogeait ; et tous ceux qui l’entendaient étaient étonnés de sa prudence et de ses réponses. M« Baun a r d , considérant d a n s Jésus-disciple le divin p r o t o t y p e de l’écolier de l’avenir, écrit fort à p r o p o s : « De m ê m e que t o u t e parole de Jésus nous e s t u n e leçon, de m ê m e t o u t e action de Jésus nous est u n e x e m p l e ; e t de plus elle p r é p a r e u n e institution. L’institution qu’il fait ici est celle de l’école chrétienne» (L’Évangile du pauvre, ch. IV, 6 éd.). P u i s l’auteur, a n a l y s a n t ce fait, en tire d e u x corollaires (ibid.) : . Premier corollaire : l’école d e Dieu a u r a pour maîtres des hommes de Dieu. C’étaient, parmi les Juifs, les doct e u r s de la loi. Ce seront chez nous les maîtres chrétiens, e t à l e u r t ê t e c e u x qui, p a r v œ u e t p a r état, se sont consacrés à l’instruction d u p a u v r e p a r la même religion et les mêmes serments qui les consacrent à Dieu. Second corollaire : ce qu’on enseignait d a n s le t e m p l e , c’était la Thora, la loi, la doctrine d e foi. C’est la doctrine d e l’Evangile qu’enseignera semblab l e m e n t l’école c h r é t i e n n e ; et, en même t e m p s , c’est p a r là q u ’ e l l e sera s u p e r l a t i v e m e n t l’école du p e u p l e , l’école du pauvre.» r

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