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CHAPITRE DEUXIÈME

L’ÉDUCATION D’APRÈS LES LIVRES SAINTS.

C’est de Dieu que l’éducation a reçu, avec les principes qui la régissent, son orientation véritable. Le paganisme ne considérait l’homme qu’à un point de vue tout naturel et en rapport avec sa tin terrestre souvent ravalée au niveau des plus vils intérêts et des plus abjectes jouissances : c’était la mesure de sa vertu éducative. Par ses pures et divines clartés, la révélation a jeté sur le front de l’enfant un rayonnement inconnu. L’âme des tout petits est apparue grande, comme tout ce qui est immortel. E t dès lors on a compris que, pour atteindre son but et accomplir sa mission, l’éducation devait s’adresser aux plus nobles facultés de l’âme ; qu’elle devait les élever vers la fin surnaturelle qui est le terme de cette vie ; qu’elle devait déposer en elle non seulement la semence des connaissances profanes, mais encore et surtout, avec la notion de Dieu et des vérités de la foi, le germe des plus solides vertus. L’éducation ainsi entendue relève tout à la fois, directement et principalement, des parents et de l’autorité religieuse, et c’est à ces deux agents, travaillant d’un commun accord, qu’elle est attribuée par les Livres Saints.

Dans l’Ancien Testament, le père de famille jouissait sur ses enfants de droits très étendus : son autorité, fermement assise, reposait en même temps sur la loi naturelle et sur la loi positive. Celle-ci, comme de juste, corrigeant les législations païennes, lui enlevait le droit de vie et de mort pour le remettre aux mains du pouvoir judiciaire. « Si un homme, est-il écrit , a un fils rebelle et insolent, qui ne se rende pas au commandement de son père ni


l—Deut. XXI, 18-21.