Page:Louis-Adolphe Paquet - Droit public de l'Église, 1909.pdf/11

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE PREMIER


L’ÉDUCATION CHEZ LES PAÏENS.

L’homme, éclairé des seules lumières de la raison, n’arrive que très difficilement à résoudre d’une manière sûre les grands problèmes du spiritualisme, de la philosophie religieuse et morale, du droit naturel, individuel et social. C’est là uue vérité depuis longtemps reconnue, basée sur l’affaiblissement originel de nos facultés mentales, et l’histoire du paganisme, toute remplie des erreurs les plus grossières touchant Dieu, l’âme, la société, la confirme douloureusement. Il ne faut donc pas s’étonner de voir, sous le régime de l’école païenne, l’éducation de l’enfance et de la jeunesse, viciée dans ses principes, soumise à l’arbitraire de pouvoirs aveugles et tyranniques, contraster si singulièrement avec l’idée que dix-neuf siècles chrétiens nous en ont faite. Pour bien comprendre l’œuvre de la formation de l’enfance, il faut d’abord croire aux destinées immortelles de l’âme humaine ; il faut reconnaître à la conscience ses responsabilités personnelles et ses droits imprescriptibles, et se rendre par là même compte de la haute et inviolable dignité de l’enfant. En dehors de ces principes, et sous l’influence des doctrines qui leur sont contraires, l’éducation, faussée dans son but, le sera conséquemment et inévitablement dans ses facteurs, dans ses méthodes, dans ses résultats.

Qu’était l’enfant aux yeux du paganisme ? — D’ordinaire, les païens, législateurs et philosophes, ne voyaient dans l’enfant qu’un être matériel, une progéniture plus animale qu’humaine, dont on calculait d’avance, avec une âpreté cruelle, les chances de vie, de