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mon cul sans vouloir de moi, quand je me mouille la cuisse jusqu’au genou.

— Enfin…

— Faut-il… Faut-il que je te dégoûte puisque tu ne veux même pas me chier dans la bouche quand je t’ai dit trois fois que… que… »

Elle éclata en sanglots. À un pareil accès de démence il n’y avait qu’un remède, c’était de baiser promptement Charlotte ou plutôt de l’enculer puisqu’elle le préférait. Faire jouir les femmes pour les faire taire est un principe connu de toute antiquité.

Malheureusement, si le désir l’avait poussée à « dire des saloperies » comme elle m’en avait prévenu, ces mêmes saloperies avaient refroidi le désir qu’elle m’inspirait. Certaines réciproques en amour ne sont pas vraies. D’ailleurs Charlotte semblait trop égarée pour savoir ce que je faisais ou ce que je ne faisais pas. Elle pleurait et elle se branlait. Ne pouvant arrêter ses larmes, j’avais renoncé aussi à retenir sa main. Quand elle eut compris que je la laissais faire, elle cessa de pleurer, leva les yeux et me dit beaucoup plus bas, mais sans changer de langage :

« Dis-le moi toi-même que je suis une salope.

— Non.

— Si, ça me fait plaisir. »

Je comprenais enfin. Elle me parlait très bas, en tremblant de la tête aux pieds.

« Appelle-moi putain pendant que je me branle pour toi. Putain et pierreuse et garce ! Dis que tu m’enculeras pour quat’ sous, tu veux ? Tu me fourreras ta queue par le trou du