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phrase. Le commencement du récit m’avait sans doute préparé à tout, même à cet imprévu. Et puis la pauvre fille était si jolie, si douce… Elle m’avait dit cela au hasard, comme une chose toute naturelle… Et, malgré ma stupéfaction, elle insista.

« Oh ! quoi ! si je te le propose, ne te fais pas prier. Je ne te dirai pas que j’aime ça comme Lili…

— Lili aime ça ?

— Bien sûr ! Lili ! Qu’est-ce qu’elle n’aime pas ! Moi, je n’aime qu’une chose, c’est ce que tu me fais…

— Alors ?

— Mais je suis habituée à tout. Ne te fâche pas ; plus tard, à la fin de la nuit, chie-moi dans la bouche, tu rebanderas.

— Charlotte !

— Et puis je ne sais pas ce que j’ai, ta queue me brûle, tu me fais envie, je veux ta merde comme ton foutre. »

Ces derniers mots furent dits avec un tel accent que je ne reconnaissais plus Charlotte. Elle si molle devint raide et brusque. La tête cachée sous un oreiller, elle jouit sans me prévenir en étirant les jambes jusqu’à l’extrémité du lit.

Silencieuse une minute à peine, elle se souvint avant moi de ce qui avait été convenu. Elle releva sa tête rougissante et me dit pour achever sa phrase :

« En attendant, c’est ton foutre que je vais avoir dans la bouche. »

Encore égaré par tout ce que je venais