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— Oui et non.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? Je fais tout et je n’ai aucune imagination… Lili nous a dit à dîner ce qu’elle venait de faire avec toi. Veux-tu cela ? Je serai ravie et j’espère que tu seras content. »

C’était dit si gentiment et j’avais alors si peu d’imagination moi-même (car comment s’y prendre avec une jolie fille qui n’aime pas baiser ?) que je la laissai faire tout ce qu’elle voulut.

Elle se remit exactement dans la même position que la première fois. Si j’écrivais un roman, il va de soi que je varierais les postures, mais je raconte les choses telles qu’elles se sont passées.

En pareil cas (et cela est assez singulier) les femmes au lieu de se blaser se passionnent. Charlotte fut plus ardente et surtout plus loquace, parlant sans cesse avec une molle tendresse obscène dont je ne puis exprimer l’accent naturel.

Comme elle s’allongeait de dos contre moi, je lui dis en l’embrassant :

« Tes fesses sont aussi jolies que tes seins. »

Et cette simple phrase me valut un flot de paroles :

« Mes fesses ? Comment elles doivent être roses en ce moment ! comme elles ont envie que tu les encules ! Mais reste, reste, n’entre pas, nous avons le temps. Laisse-moi te caresser la queue avec mes fesses puisqu’elles te plaisent… Que tu es gentil de me dire cela ! C’est ce