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de mieux connaître ma compagne de lit, je posai une ou deux questions auxquelles Charlotte répondit par toute une histoire : celle de sa vie.


V

Charlotte s’accouda sur le lit, mit entre mes doigts les seins que j’aimais et me dit de sa douce voix :

« Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai vu enculer maman. Elle était comme moi, elle faisait tout. De temps en temps elle trouvait un homme qui aimait mieux se faire sucer. Ou bien elle ramenait une gousse. Comme elle avait plus de poitrine que je n’en ai, elle avait tous les huit jours, le dimanche, un ami qui lui faisait l’amour entre les tétons. Ça m’amusait parce qu’il lui déchargeait sur la figure. Enfin il lui arrivait même de baiser puisqu’elle a eu trois filles. Mais tout ça c’était l’exception. Maman était connue pour se faire enculer. On l’enculait, et voilà tout.

« Et, pour ça, maman est aussi comme moi, elle n’a jamais joui autrement, ni Ricette non plus, et Lili sera comme nous. Seulement, tu penses, il y a des jours où une jeune putain se fait enculer par sept ou huit hommes sans qu’il y en ait un qui l’excite ; et même si elle en trouve un, il n’y a pas souvent de quoi se