Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
53

J’étais confondu. Je voulus la faire répéter :

« Comment, tu es dépucelée, tu fais l’amour de toutes les manières, tu as tous les jours des hommes, des femmes, et… et tu te branles ? Je comprends cela d’une gosse comme Ricette ; mais toi qui as vingt ans ?

— Grand gosse toi-même, fit-elle, est-ce que tu ne sais pas que toutes les putains se branlent ?

— Charlotte je ne veux pas que tu te traites de putain !

— Pardon, fit-elle drôlement. Ne sais-tu pas que toutes les pucelles se branlent ? »

Je souris à peine. J’étais agacé. Charlotte insouciante, continua de la même voix lente et molle :

« Moi, je ne me cache de rien. Devant n’importe qui, je me branle quand ça me prend.

— Et ça te prend souvent ?

— Évidemment… J’aime pas rester excitée, ça me fatigue… Ce matin avant de me lever je ne l’ai pas fait, mais l’eau de mon bidet était chaude, mon bouton s’est mis à bander… je me suis branlée.

— À cheval sur ton bidet ?

— Oui, ce n’était pas la peine de me recoucher. Ensuite après le déjeuner parce que… Mais tu vas te moquer de moi.

— Non. Dis tout.

— Lili me fourre un biscuit dans le ventre et il faut que je [me] branle dessus pour qu’elle le mange.

— Et comme tu es une bonne fille…

— Oh ! je fais tout ce qu’on veut. Enfin,