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quelque temps à perdre mon chemin. À la naissance des cuisses il en poussait comme sur le ventre. Je commençais à me troubler quand Teresa, trop adroite pour me démontrer que j’étais maladroit, ôta son peignoir avec sa chemise, pour me consoler ou pour me distraire, ou peut-être pour m’offrir un second prix d’encouragement.

Un admirable corps, long et plein, mat et brun, tomba dans mes bras. Deux seins mûrs, mais qui ne semblaient pas maternels et que leur poids ne faisait pas fléchir, se pressèrent sur ma poitrine. Deux cuisses brûlantes m’étreignirent et comme j’essayais de…

« Non. Pas ça. Tu me baiseras plus tard, fit-elle.

— Pourquoi ?

— Pour finir par là. »

Elle se vengeait. À son tour elle prenait la direction ; et la formule de sa mainmise était assez bien trouvée pour qu’en me refusant ce que je lui demandais elle parût me l’accorder avec un surcroît de sollicitude.

Au silence que je gardai, elle sentit que son corps était maître. D’un ton nouveau qui m’interrogeait et ne m’offrait rien du tout, elle me dit :

« Veux-tu ma bouche ou mon cul ?

— Je veux tout toi.

— Tu n’auras pas mon foutre. Je n’en ai plus une goutte dans le ventre. Elles m’ont trop goussée depuis ce matin.

— Qui ?

— Mes filles. »