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logales et l’histoire jusqu’à Moïse ; mais la sainte Mauricette, comme elle n’existe pas, c’est rien de dire ce que je m’assois dessus ! Et c’est pas elle qui me punira si je vous le donne, mon secret de jeune fille… Ah ! là ! là ! je déconne ! Qu’est-ce que j’ai bu ? Ça ne se voit pas, m’sieu, que je suis saoule ?

— Pas du tout… Alors, ce secret ?

— Maman m’a dit… que pour calmer leurs pucelages, sans les perdre…, les jeunes filles honnêtes… Ha ! ce qu’il fait chaud ici !… se faisaient masser par-derrière… en même temps qu’elles se massaient devant.

— Par-derrière ? mais par où ? »

Elle me montra les dents d’un air féroce mais plein de gaieté, qui semblait me dire : « Ah ! tu ne comprends pas ? » Puis, avec sa facilité d’improvisation et reprenant pour jouer son rôle le visage de l’innocence, elle récita :

« Maman m’a fait un costume d’arlequine avec une boutonnière d’un centimètre au bon endroit, entre les cuisses, pour que j’aie la place de passer mon doigt et derrière il y a un losange qui se relève. Vous voyez, m’sieu ?

— À quoi cela peut-il servir ?

— Elle m’a dit en m’habillant : « Tu seras convenable, tu montreras que tu es une jeune fille bien élevée, tu ne prononceras pas de gros mots, mais, quand tu verras qu’il bande, tu lui prendras la queue, tu te fourreras du beurre dans le trou et tu ouvriras les fesses en disant que c’est la première fois, que c’est honteux de faire des choses pareilles, que tu n’oseras pas t’en confesser et que tu te ficherais à l’eau si ta