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l’arithmétique pour s’attacher à un curieux problème d’érotologie, elle regarda sérieusement sa mère et dit :

« Pouvons-nous ?… Je ne suis pas fâchée de savoir si c’est possible, mon programme… Faire minette sous une femme qu’on encule, ça n’est déjà pas commode ; mais sous une femme qui baise… surtout si on la dépucelle… Jamais ta langue ne me touchera le bouton.

— Je ne l’ai jamais fait, dit Charlotte ; mais on baise si peu ici…

— Moi, je le ferais ! dit Lili.

— Oh ! toi, tu es disloquée. »

Teresa prit un temps, comme une institutrice qui cherche une formule d’enseignement accessible au cerveau d’une adolescente, et répondit sans se hâter :

« Combien de fois t’ai-je dit que les positions, c’est l’affaire des femmes, ça ne regarde ni les hommes ni les gousses. Alors, dans la posture que nous allons prendre, c’est à la femme de dessus à se placer comme il faut. Ce n’est pas la langue de dessous qui pourra lui chercher le bouton si elle creuse le ventre et si elle fait le gros dos.

— Crois-tu que je saurai ce que je fiche, à ce moment-là !

— Allons ! Allons ! regarde d’abord comment je m’y prends et quand ce sera ton tour je saurai bien te guider. »

L’obscénité avec laquelle Teresa ouvrait sa croupe en levrette m’était déjà bien connue. Levrette est vraiment trop peu dire. Le mot