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m’enculeras dans mon sang pendant que maman me fera minette ! À son tour elle aura mon sang dans les cheveux et mon foutre sur la figure pendant que j’aurai ta queue, moi, ta queue dans le derrière… »

Je n’avais jamais vu Ricette aussi exaltée et je la croyais au paroxysme quand cette exaltation grandit encore devant la découverte d’une nouvelle infamie.

« Non ! dit-elle. Tu me dépucelleras en levrette sur la figure de maman ! »

Et elle avait dit cela d’un ton ! mais d’un tel ton que j’appris d’elle en cet instant ce que c’est que de recevoir un ordre.

Elle continua d’une voix brève et chaude.

« Tu aimerais mieux me baiser que de m’enculer, je le sais. Moi, j’ai envie que tu m’encules et que je me branle et que tu me fasses mal, mais, puisque tu aimes baiser, tu me baiseras. J’ai compris mieux que toi pourquoi tu n’as pas voulu : c’est que tu n’achètes pas les pucelages et que le mien est à vendre et que tu ne veux pas le voler ? Eh bien, non ! mon pucelage n’est pas à vendre. Je dirai ce soir à maman que je le donne et qu’elle verra bien à qui puisqu’elle aura la bouche dessous. »

Secouant sa tête et ses cheveux, elle sourit, et elle eut alors une explosion de sincérité qui me révéla ce que je ne soupçonnais pas :

« Tu crois qu’elle nous dira non ? Ha ! elle sera trop contente, la vache ! Quand je lui dirai que tu vas me dépuceler sur elle, qu’elle me verra bien saigner, qu’elle n’en perdra pas une goutte, qu’elle aura la gueule pleine de foutre et