Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138

Elle me regarda et, comme cherchant une question au hasard :

« Pourquoi aimes-tu mieux baiser ? » dit-elle.

Je répondis par taquinerie :

« Parce que les femmes qui ne sont pas toquées jouissent en baisant et que j’aime à faire jouir mon amie avant tout. »

Teresa paraissait d’excellente humeur. Elle se mit à rire au lieu de se fâcher :

« Alors quand tu couches avec une femme phénomène comme moi, la seule femme des deux hémisphères qui se fasse enfiler par le trou du cul, et quand tu l’encules, cette femme, et quand tu sens qu’elle décharge comme une jument pisse…

— Tu ne pourrais pas t’exprimer avec un peu plus de pudeur ?

— Si, mon chéri. Et quand tu sens très bien que, plus tu lui fous ta queue dans le derrière, plus le foutre de son chat la mouille par-devant… tu veux bien avoir la bonté de…

— De ne pas la baiser ? Sois tranquille, je ne t’en parlerai plus. »

Elle se coucha sur la poitrine, tout près de moi, et reprit :

« Pour un homme qui ne parle que de baiser, tu n’encules pas mal les femmes. Qui est-ce qui t’a montré le mouvement ?

— J’ai bien mal appris, dis-je. Cela m’est arrivé à quatorze ans avec une jeune fille de mon âge qui m’a proposé cela au fond d’un jardin en jouant à cache-cache. Elle ne savait pas s’y prendre ni moi non plus. Ensuite, une douzaine d’autres jeunes filles… Mais tu ne peux pas