Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126

Elle continua pourtant de me regarder avec le même sourire un peu agacé, puis se décida :

« Je suis née dans une famille d’acrobates italienne où il y avait quatre femmes : maman et ses trois sœurs plus jeunes qu’elle.

« Sois content : elles étaient un peu putains toutes les quatre et toutes très jolies ; mais beaucoup plus gousses que putains. Jamais je n’ai vu quatre garces enragées de se lécher le cul comme étaient maman et mes tantes. Dès qu’elles avaient une heure de liberté entre elles je les voyais se foutre à poil, et ça se dévorait le chat, et ça gueulait comme des putois et ça jutait si fort qu’il y en avait des mares sur les draps de lit.

« Quant aux hommes… Tu demandes pourquoi mes filles ne baisent pas ! J’ai jamais vu baiser maman ni ses sœurs et je ne sais pas comment on m’a faite. Elles n’étaient pas putains comme moi, mais enfin de temps en temps il y en avait une qui ramenait un homme, et penses-tu qu’au cirque on peut être enceinte ? On avait l’embarras du choix pour les enculer. C’étaient quatre paires de fesses qui avalaient bien la queue. Mais par-devant, elles ne marchaient pas ; on appelait ça le côté des dames.

« Crois-tu qu’à sept ans j’avais jamais vu une femme faire l’amour autrement que par le trou du cul et que je ne savais pas ce que c’était que baiser ? Pourtant j’en avais vu, des scènes ! Comme maman et ses sœurs étaient acrobates et disloquées, chacune d’elles pouvait se bouffer