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cette Charlotte quand elle a soif ! Est-ce toi qui lui caresses les couilles pour qu’il bande si dur jusqu’au fond ?… Ah ! petite chienne ! tu me fais jouir aussi. Tiens ! le voilà, mon foutre ! le voilà, mon foutre ! et barbouille-toi la gueule dedans, sale garce ! vache ! cochonne ! salope ! chameau ! putain ! »

Charlotte, ivre de ce qu’elle buvait, « se barbouilla la gueule dedans », selon la forte expression de sa mère, et ce qui suivit fut si rapide, et j’étais moi-même tellement égaré, que je ne pus rien empêcher avant de reprendre mes sens. Je voudrais avoir mal vu, mal entendu. Cela m’apparut comme une hallucination.

Après avoir perdu conscience, je rouvris les yeux et je vis d’abord Charlotte accroupie, tenant à la main… je n’ose plus terminer les phrases… Elle était triomphante ; elle était enragée ; elle criait à sa mère :

« Tu la vois ! tu la vois ! »

Et elle lécha ce qu’elle tenait ; je me souviens qu’elle le lécha de toute la longueur de sa langue avant de le sucer.

Puis elle cria plus fort en agitant ses cheveux :

« Son foutre, maman ! son foutre que tu as dans le cul ! Chie-le-moi dans la bouche devant lui pendant que je me branle et qu’il m’appelle salope quand je déchargerai !

— Devant lui ? fit Teresa.

— Oui ! oui ! devant lui ! plein ma bouche ! » dit Charlotte, les yeux hagards.

Une folle par amour est le personnage le plus tragique dont je puisse concevoir la vision.