la Princesse Aline a pu lui faire quitter le palais au milieu de cinq cents personnes, sans éveiller une attention. Il avait un plan fort habile et fort bien exécuté. Soyez sûr qu’il le suit encore. Ce soir il doit penser que tout le monde est à ses trousses : il n’aura garde de se laisser prendre ; et s’il se terre sous un buisson, c’est que ce buisson est bien le dernier où l’on imagine sa retraite… Mais il faudra qu’il en sorte… Attendez-le au passage. Mieux vous lui démontrerez d’ici là qu’il a pris trop de précautions, puis il sera imprudent par la suite. Sa capture ne dépend que de votre réserve. Si personne ne le chasse, dans huit jours vous le trouverez sur les grandes routes ou dans une loge à l’Opéra. Ainsi, non seulement vous pouvez l’attendre, mais il est très important que vous restiez tranquille ce soir.
— Je suis comblé, fit le Roi. Cet avis est aussi banal, aussi sage, aussi nécessaire que le premier. En outre, comme il le contredit exactement, il le balance avec justesse et je ne me sens l’esprit chargé par aucun de leurs deux poids égaux.
Après un court silence, il conclut de la sorte :
— C’est donc avec une liberté exquise et déliée même d’inquiétude que j’adopterai pour le mien, Diane à la Houppe, ton sentiment. Redis-le-moi,