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CHAPITRE IX


OÙ GIGUELILLOT, LUI AUSSI, DEVIENT AMOUREUX


Le garçon est pour la fille,
La fille est pour le garçon ;
Quoi qu’on fasse et qu’on babille,
Ce n’est, ma foi, que vétille,
Que mystère et que façon.
Le filet est pour l’anguille
Et le trou pour la cheville,
La limace à la coquille,
La coquille au limaçon.
Le garçon est pour la fille,
La fille pour le garçon.

Le manche pour la faucille
Et la balle pour la grille,
Le fil pour la canetille

Et la pomme pour l’arçon.
L’appât est pour l’hameçon,
Le bout pour le nourrisson,
Et l’oiseau pour le buisson,
Et le garçon pour la fille.
Le cheval est pour l’étrille
Et pour le caparasson,
Le tillac est pour la quille.
La cage pour le pinson,
Et l’étang pour le poisson,
Et l’ente pour l’écusson,
Et l’épy pour la moisson.
Le rocher est pour l’anguille,
La fille pour le garçon.
............

Virelai de Claude Le Petit. — 1660.


Lorsque Giguelillot se fendit enfin hôtel du Sein-Blanc et de Westphalie, — car vous pensez bien qu’il y courut — Mirabelle venait de sortir.

Il frappa trois coups discrets, et attendit :

— Qui est là ?

— Moi.

— Vous ?… le page de papa ? dit Line tout bas, dans la serrure.

— Puis-je entrer ?