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tournait lentement sur elle-même… Un page entrait, d’abord timide, puis rassuré, puis entreprenant… Deux mains légères passaient délicieusement sur toute sa peau chaude et moite… Une douce joue câline lui frôlait le sein gauche… Puis un sourire licencieux vint effleurer le sien et se mêler à lui… Elle murmura (de la voix des songes) : « Prenez garde… » Et elle crut qu’on lui répondait : « Rien n’éveille le Roi, madame… » Alors, comme elle se retournait sur le côté gauche, pour mieux surveiller le sommeil qu’elle appréhendait d’interrompre, il lui sembla que le page se comportait envers elle beaucoup plus en mari qu’en fidèle servant… Elle tressaillit trois fois, perdit toute conscience et tomba du haut de son rêve dans l’anéantissement noir.


FIN DU LIVRE TROISIÈME