Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je n’ai plus rien à dire, reprit Giguelillot, à moins que Votre Majesté ne m’interroge sur le détail de mon enquête.

— Non, dit Pausole ; nous verrons cela demain.

— Et le meurtre insista violemment Taxis. Il se garde bien d’en parler. Une laitière nommée Thierrette a été égorgée dans son lit, au coucher du soleil, et de la main de ce page !

— C’est peu probable, dit Giguelillot, car elle se portait fort bien à neuf heures du soir. Elle est en ce moment dans le bois d’oliviers, et les gardes (vos gardes, Taxis) font calmer par elle leurs concupiscences pendant les intervalles de recherches.

— Mes gardes ! Quelle imposture !

— Allez-y : vous serez édifié.

— Cela ne peut être !

— Cela est.

— Mes gardes sont mariés.

— Doublement ce soir.

— Ils surmontent la chair.

— Je n’osais pas le dire.

— Cette plaisanterie est basse.

— Comme leur attitude.

— Mais le sang ? le sang répandu ? le sang qui souille encore la couche de la victime ?

— Le Roi vous a dit ce matin, monsieur, que