Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/196

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Le Roi, dit Giguelillot. Il est parti ce matin avec le maréchal du palais et moi-même. J’ai expédié le seigneur Taxis dans une direction fantastique et j’ai laissé le Roi dormant chez un métayer du village. Mais Taxis va revenir, le Roi va s’éveiller, et vous serez prise comme dans une cage, Altesse, dans moins d’un quart d’heure.

— Vite ! Mirabelle, habillons-nous ! Ma robe ! Mes bas ! Où sont mes bas ?

Le page l’arrêta du geste.

— Ah ! mais non ! vous êtes signalées : on connaît vos deux costumes ; il faut en changer, c’est élémentaire.

— C’est que nous n’en avons pas d’autre !

— Pardon ! j’en ai apporté un. Dans le pays où nous vivons, une robe suffit pour deux personnes.

Il pénétra vivement dans le cabinet de toilette, en sortit avec les vêtements de la laitière, et sans plus de façons, passa la longue jupe autour de Line ahurie.

— Nous sommes pressés, dit-il. C’est moi qui vous habille.

La jupe traînait sur le plancher ; il releva la ceinture jusqu’au-dessus des seins et croisa les cordons à la taille. Tout ceci fut bientôt caché par