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La simplicité de Line la déconcertait. Habituée à tous les expédients de la débauche urbaine, aux résistances qui se font vaincre ; aux corsages qui cèdent d’une agrafe, aux jupons multiples et chauds, aux pantalons hospitaliers, la danseuse ne comprenait plus l’état d’esprit de cette petite qui demandait la nudité comme une tenue de jeu sans aucune des transitions en usage sur les divans.

Les personnes qui, successivement, dans les coulisses, les fiacres ou les rez-de-chaussée avaient pris sur elles de former par des conversations intimes sa jeune âme soumise à leurs seules influences s’y étaient prises de telle façon que Mirabelle imaginait ses semblables sous deux aspects toujours contraires : les femmes chastes et les femmes sataniques. De l’extrême décence à la perversité, il n’y avait rien dans ses conceptions du caractère féminin. Et, comme de très bonne heure une tante nécessiteuse lui avait demandé de faire choix entre les vertus et les vices, sans insister autrement pour qu’elle embrassât les vertus, elle avait appris tous les vices afin de se distinguer le plus tôt possible dans l’une des deux voies parallèles qui représentaient à ses yeux l’avenir moral d’une jolie enfant. Qu’il y en eût une troisième et qu’on pût être nue sans avoir dans les yeux la flamme des ancestrales