Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait, lui aussi, des principes, favorisait le nu, mais blâmait le transparent. Le costume de la Reine Denyse le choquait jusqu’à l’offusquer.

Il dîna fort tard, s’en alla sur la terrasse méditer l’événement grave auquel il s’était résolu ; puis, quand minuit sonna, il fit observer à sa pieuse compagne qu’on était arrivé au samedi de la Pentecôte et qu’il croyait lui être agréable en ne l’égarant point au sein des voluptés un jour de vigile et de jeûne.

Ceci dit, il l’envoya coucher au harem afin que Diane à la Houppe en fût consolée.



Le lendemain se leva l’aurore d’une journée trois fois solennelle. Pausole regarda les murs de sa chambre, ses tapis, ses bibelots, ses cadres familiers ; il songea en frissonnant qu’il ne les reverrait pas le soir… Sous l’émotion du premier réveil, qui est voisin du cauchemar, il eut le pressentiment de toutes les calamités qui attendent au coin des routes les chercheurs d’aventures.

Sa demeure était celle de la paix, du repos, du bonheur tranquille et de l’égalité des heures. Quelle aberration le poussait à quitter de si douces