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De Glôttis ou de Kysé je ne sais qui j’épouserai. Comme elles ne se ressemblent pas, l’une ne me consolerait pas de l’autre et j’ai peur de mal choisir.

Chacune d’elles a l’une de mes mains, l’une de mes mamelles aussi. Mais à qui donnerai-je ma bouche ? à qui donnerai-je mon cœur et tout ce qu’on ne peut partager ?

Nous ne pouvons rester ainsi toutes les trois dans la même maison. On en parle dans Mytilène. Hier, devant le temple d’Arès, une femme ne m’a pas dit : « Salut ! »

C’est Glôttis que je préfère ; mais je ne puis répudier Kysé. Que deviendrait-elle toute seule ? Les laisserai-je ensemble comme elles étaient et prendrai-je une autre amie ?