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savais même pas si tu remontais le Nil. Mais j’étais sûre que je te reverrais. Je suis venue ici, j’ai attendu. J’ai bien deviné que tu fuirais le soleil de la route et que tu prendrais par les bois. Oh ! que je suis contente ! Il me semble qu’il y a trois jours que je t’attends… Je ne sais plus… Ce qui m’est arrivé est si extraordinaire… »

Et elle ajouta plus tristement :

« Tu es resté bien longtemps près d’elle ».

Biôn se tenait immobile et la regardait avec quelque gêne.

« Mais, ma petite enfant, qu’est-ce que tu viens faire ici ?

— Comment ? s’écria-t-elle. Je viens pour te suivre, pour rester avec toi toujours, toujours…

— Tu viens pour me suivre, et hier quand ton père t’a donnée à moi tu