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le quitta bientôt pour un petit sentier qui traversait les champs marécageux et se dirigeait vers le bois.

Un hippopotame endormi avait écrasé tout un champ de riz sous sa vaste chair lilas et rose, et la dévastation qui l’entourait était le fait de sa gueule poilue. Biôn l’eut rapidement dépassé. Peu de temps après, il entrait dans l’ombre des mimosas.

Un cri joyeux l’arrêta. Un cri si tendre, si reconnaissant, si gonflé de bonheur parfait, que Biôn se retourna vivement avec un sourire involontaire.

La petite fugitive était devant ses pieds, nue comme la veille, un peu timide, mais rayonnante, et ne demandant qu’un geste de lui, pour se jeter dans ses bras et pleurer de joie.

« Toi, te voilà enfin, dit-elle. Je ne savais pas par où tu passerais. Je ne