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« Qu’est-ce que tu fais là, toute seule ?

— J’attends le Cygne ».

Et elle regardait vers le fleuve.

« Quel Cygne ? demanda-t-il.

— Le Cygne. Je ne l’avais pas appelé, je ne l’avais pas vu, et il est venu. Je suis si étonnée. Je vais te dire ».

Elle lui raconta ce qui s’était passé, et elle écarta les roseaux pour lui montrer l’œuf bleu du matin.

Le satyre comprit. Il se mit à rire et donna des explications grossières qu’elle arrêtait à chaque mot en lui mettant la main sur la bouche, et elle criait :

« Je ne veux pas savoir. Je ne veux pas. Oh ! Oh ! tu m’as appris. Oh ! est-ce possible ! Maintenant, je ne pourrai plus l’aimer, et je serai malheureuse à mourir ».

Il la saisit par le bras, passionnément.