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Avant que le roi eût pu dire non, Puella était dans la chambre et elle ne parut pas autrement étonnée de ce qu’elle vit.

« Chic ! » dit-elle à mi-voix.

Sur un signe de sa sœur, elle grimpa au milieu du lit. Le changement fut si prompt que le roi s’en aperçut à peine. Puella prit ce qu’on lui offrait, aussi naturellement qu’elle eût pris un gâteau. »

Plus nerveuse, Prima ceignit le godmiché, y mit de la crême et dit à la petite :

« Tiens-toi bien ! Je vais te rendre ce que tu m’as fait. »

Puella se tint aussi bien que possible. Pourtant, ce ne fut pas sans trouble, car presque au même instant elle reçut dans la bouche la seule merveille qu’en amour elle ne connût pas. Et ses deux émotions se génèrent l’une l’autre.