Page:Louÿs - Histoire du roi Gonzalve et des douze princesses, 1927.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Suce-la.

— Tiens ! Et maintenant, va dans le cabinet de toilette. Tu rentreras quand je t’appellerai. »



La porte refermée, Prima prit le roi dans ses bras. Le mot qui avait décidé de toute la scène précédente lui avait fait pressentir la suite. Elle cessa d’offrir sa sœur et accepta du regard ce qui l’attendait ; mais elle avait plaisir à se faire désirer. Sitôt que l’état du roi lui donna confiance, elle parla au lieu de complaire ; elle se joua de séduire ; et, selon son caractère de femme, elle répondit à diverses pensées qui naissaient d’elle-même ; d’elle seule.

« Puella n’a pas tout dit. Elle n’a rien confessé du pire de ses vices ; mais tu l’as deviné…

— Je n’y pense pas.

— Si. Et moi, comme je l’ai senti ! Si tu savais jusqu’où elle a fourré sa langue !

— Tu es belle.

— Où cherche-t-elle ma beauté ? La bouche, le con de sa sœur ne lui suffisent pas. Ma salive et mon foutre même sont trop fades. Elle boit la sueur de mes aisselles ; tu l’as Vue s’y frotter les lèvres ? Et ce que sa langue préfère, c’est mon trou du cul.

— C’est ton baiser. Elle vient de le dire.

— Mon baiser après, quand je le lui accorde ; mais comment l’embrasserais-je après ce qu’elle me fait ? Le matin, elle me suit, elle me regarde, elle me… Laisse-moi dire !