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— La même. Si je n’avais beau con, je ne le raserais pas. Toute beauté se montre nue.

— Eh ! que ne montres-tu celle-là.

— La beauté se montre à qui l’aime. Ton vit la touche et bande entre ses lèvres. Que ton visage en fasse autant : il la verra.

— Je ne sais ce que tu veux dire. Tu me mets hors de moi par tes attouchements, tes refus et l’excès du désir.

— Ne me promets rien. Je n’ai pas besoin de promesse. Mon caprice est de ne pas me laisser voir le con sans qu’il reçoive un baiser ; et si tu me trouves le con assez beau pour te souvenir de mon caprice, par là je saurai si tu m’aimes. »



Auprès des oreillers, Prima se mit à genoux en serrant les jambes. On voyait à peine ce qu’elle prétendait montrer ; mais cela parut être en effet la plus parfaite de ses formes. Elle attendit que le roi fût impatient de voir ce qu’elle cachait encore ; enfin, la tête tournée vers le chef du lit, elle s’agenouilla par dessus le visage en ouvrant les cuisses. Peu après, elle se baissa légèrement et le caprice qu’elle ne répétait pas fut satisfait. Mais le roi dit aussitôt :

« Ne me tente plus ! Serait-ce pas folie que de…

— Que de me déchirer le pucelage du con ? Comment choisirais-tu ? Je ne t’ai pas montré l’autre.

— Cette fille me fera perdre le sens, avec sa beauté, sa luxure, sa réserve et son air de défi. N’es-tu pas satisfaite de m’avoir réduit à ne rien oser que tu ne me…

— Ose tout ce qu’il te plaît d’oser. J’ordonne, parce que je