IV
MAM’ZELLE LILI N’EST PAS SAGE
« Madame devrait bien venir à la cuisine, voir un peu. Mam’zelle Lili n’est pas sage.
— Qu’est-ce qu’elle fait, la pauvre chérie ?
— Elle va pomper la queue de tous les valets de chambre dans l’escalier de service, et elle vient cracher ça dans la sauce du poisson, à cause que c’est du blanc de maquereau.
— Empêchez-la. Cela vous regarde.
— Quand on veut l’empêcher, elle vous le crache à la figure. J’ai essayé de lui donner le fouet, elle m’a pissé dans la main…
— Lui donner le fouet ! vous avez de l’audace !
— Mais Madame, j’avais du foutre plein les yeux qu’elle m’avait mollardé dessus, croyez-vous ! et puis elle me tirait les poils à travers ma jupe à me les arracher.
— Aussi pourquoi êtes-vous si poilue ?
— Tiens ! c’est-y de ma faute à la fin si j’ai du poil au cul, maintenant, et si toute la maison décharge dans la bouche de Mademoiselle ? Oh ! moi, je ne veux plus rester ici, je demande mon compte. »